Les paysages y sont très variès :
Porto Santo vu depuis la pointe sud de l'île
Et suite à notre passage, un dessin de plus :
Tour de l'Atlantique 2007-2008 (thorsson2007@yahoo.fr)
(Notre route sur MaxSea)
La première nuit, nous avons été contraints d’affaler la GV pour cause de hâle-bas cassé. Steph nous a fait une réparation de fortune dès le lever du jour, et nous avons pu continuer avec la GV, en gardant un ris.
Quelques milles après le départ du Portugal, on a mis une ligne de pêche à traîner derrière le bateau, et dix minutes après un beau poisson a mordu !!! Sauf que cet imbécile faisait des cabrioles à la surface, au bout de l’hameçon, et il a fini par se décrocher avant qu’on ait pu le ramener jusqu’au bateau !!! Vu la couleur, on pense que c’était un petit thon, mais je sais bien que certains ne voudront pas nous croire, alors je ne vais pas m’étendre là-dessus !!!
Sur le coup, on s’est dit qu’on allait sûrement en attraper d’autres… et bien non, ce fut le seul qu’on ait vu de toute la traversée !
La deuxième nuit, pendant mon quart, il m’est arrivé quelque chose d’assez peu banal. Alors que j’étais tranquillement en train de barrer le nez vers les étoiles, je me suis soudainement pris une chose mouillée et gluante en plein milieu de la figure, SCHPLAF !… J’ai tout d’abord accueilli cet intrus avec un cri de frayeur. Puis la « chose » est retombée au fond du bateau en se tortillant bizarrement… Comme il faisait nuit je n’arrivais pas à distinguer ce que c’était. J’ai d’abord pensé à un poisson volant, mais je voyais bien que le contour de cette bestiole bizarre et la façon dont ça gigotait n’avaient rien d’un poisson … alors je l’ai éclairé avec la torche, et j’ai d’abord vu deux gros yeux brillants, puis des tentacules… beurk !!! Voilà donc ce qui m’avait sauté sur le nez en plein milieu de la nuit : un calamar !!!
Cela a beaucoup fait rire Steph à son réveil. Le plus drôle, c’est que le lendemain on s’est aperçu qu’il y en avait un autre « échoué » sur le pont du bateau (mais celui-là il m’a raté !). Sales bêtes !!
(Le vilain calamar mangeur de Pat)
Lundi 24 vers 17h, nous avons commencé à apercevoir les pics de l’île de Porto Santo, l’une des deux îles habitées de l’archipel, située au nord-est de l’île Madère.
L’arrivée de nuit par la pointe nord-est de l’île fut surprenante : ces grands pics sombres et escarpés surgissant de l’eau, éclairés par la lune, constituaient un spectacle assez inhabituel et avaient quelque chose d’un peu lugubre et effrayant !
Nous avons encore une fois été escortés par les dauphins sur la fin de notre voyage, et c’est à 23h que nous nous sommes amarrés dans la marina de Porto Santo, après 456 milles et 62h de navigation, (soit 7,3 nds de moyenne), bien fatigués mais heureux d’avoir réussi cette première « vraie » traversée !
Le mardi 25 au matin, après un accueil chaleureux du responsable de la marina, c’est le passage obligé aux services de la douane. Connaissez-vous ce petit animal qu’on appelle le paresseux, qui se déplace à la vitesse d’un escargot, en faisant des geste si lents qu’on a envie de s’endormir en le regardant ? Et bien Rodrigo, le douanier à qui on a eu affaire, faisait fortement penser à cet animal…
Les formalités effectuées, nous avons commencé à explorer les alentours, tout d’abord en longeant la longue plage de l’île et son eau bleu turquoise (la seule véritable plage de tout l’archipel), jusqu’au petit village de Vila Baleira.
Nous sentons un réel changement de climat depuis notre arrivée à Porto Santo. Le vent est chaud, le soleil tape fort, et on sent bien que les Tropiques se rapprochent !
Nous profitons de notre promenade au village pour acheter un légume local, qui ressemble à une énorme poire et dont le goût rappelle un peu celui de la pomme de terre, mais en plus sucré. C’est délicieux, et on va en faire une petite réserve pour les prochaines traversées !
(D’ailleurs, Steph veut se lancer dans l’importation de ce produit dès notre retour en France !)Et puis ce soir, nous avons sorti la bouteille de champagne pour fêter dignement notre première traversée.
(Jour de grande lessive sur le Thorsson !)
Après avoir bien sympathisé avec les deux anglais Doug et Andy, nous les invitons sur le bateau et leur faisons goûter notre pineau des Charentes. On finit la soirée sur leur bateau à discuter avec eux autour d’un verre. On devient fortiche en anglais !!!!
(PS : vu que Steph leur a donné l’adresse du blog, j’espère qu’ils ne m’en voudront pas de les avoir surnommés les muppets show…)
Vendredi 31 août
Réveil à 8h00, il fait un froid de canard (
On quitte Gijon à 9h avec un petit vent léger de sud. En fin de matinée le vent tombe et nous faisons un peu de route au moteur. Andy et Doug, partis eux aussi au moteur, nous rattrapent puis nous dépassent en nous faisant de grands bonjours.
Vers 14h, le vent thermique de nord-est s’établit et forcit à 15/20 nœuds, conditions idéales qui nous permettent d’envoyer le spi et de faire une moyenne à plus de 9 nœuds pendant 3h. La côte défile vite, nous repassons à nouveau les deux anglais qui, vent arrière sans spi, se font bien brasser (hi ! hi !).
Quant au poulpe en caoutchouc au bout de notre ligne, il rebondit sur l’eau… on va finir par attraper des poissons volants, c’est sûr (ou peut-être des papillons ?). Je vous interdis de vous moquer. Vous verrez, un jour, je pêcherai quelque-chose… et ce sera un jour de fête.
Nous arrivons dans le petit port de Ribadeo vers 19h, le paysage ressemble à celui du Massif Central avec des forêts de sapins, des petits villages à flanc de montagne, et ça sent les vaches !!!
Au port nous retrouvons quelques bateaux rencontrés à Gijon.
Une bonne douche, une petite bouffe, et au dodo !
Samedi 1er septembre
Départ de Ribadeo à 9h30. Le vent est déjà nord-est, 12/15 nœuds. Ciel nuageux. Nous partons en même temps que le bateau de trois anglais, que nous doublons à la sortie du port.
(Petite parenthèse au passage : autant les anglais peuvent être habituellement C… sur terre, autant en mer ce sont des gens charmants et sympathiques ! Le contraste est saisissant !)
Quelques heures après le départ, un groupe de dauphins nous rejoint. Certains sautent entièrement hors de l’eau. Ils sont nombreux, il y a des gros pépères, mais aussi des bébés. Comme à chaque fois, c’est un moment magique, d’autant plus qu’ils nous accompagnent pendant un bon moment.
Ils ne sont malheureusement pas faciles à prendre en photo :
Nous longeons la côte, qui devient de plus en plus sauvage : des montagnes et des falaises, et à chaque pointe passée, une autre pointe apparaît, puis une autre, puis encore une autre… Le bateau des trois anglais devient de plus en plus petit derrière nous !
Le vent se maintient à 15 nœuds pendant la matinée, puis se met à forcir dans l’après-midi à 20/25 nœuds. Au passage de la « punta de la estaca de bares », changement de temps : les nuages restent bloqués derrière la pointe, et pour nous qui continuons vers l’ouest le grand soleil revient et le vent se met à forcir à 25/30 nœuds. Ça déboule plein pot au grand largue !!! Notre vitesse ne descend plus sous la barre des 8 nœuds, avec des pointes régulières à 10/11 nœuds, et on s’offre chacun un surf à 14,9 nœuds. Grandiose !
N’ayant pas envoyé le spi, nous faisons plusieurs bords au grand largue, le bateau sans spi étant trop instable plein vent arrière. Nous ne suivons donc pas une route directe.
En fin d’après-midi on aperçoit la dernière pointe à passer avant d’arriver à La Corogne. Près de la côte, le vent est moins frais et on sent la bonne odeur des forêts de sapins.
Nous arrivons au port de La Corogne à 19h30, et prenons un petit apero (sans alcool…) bien mérité, avec jambon et fromage espagnols, suivi d’un bon couscous de chez Garbit.
A 21h45 les trois anglais (partis en même temps que nous) arrivent dans le port et s’amarrent juste à côté de nous, contents eux aussi d’être arrivés !
22h30 gros dodo, et le sommeil n’est pas long à venir !
A bientôt !