Vendredi 5 octobre, nous avons quitté la marina de Quinta de Lorde pour rejoindre Funchal, où l’on s’est mis au mouillage devant le port pour la nuit.
Le lendemain midi (
samedi 6), on assiste au départ de la mini transat et on suit les 6,50 jusqu’à leur bouée de dégagement.
Puis nous mettons cap au 140°, direction les Canaries, à 260 milles. Les 6,50 eux, partent plus vers le sud.
Le petit vent de sud-ouest tient jusqu’en début de nuit, puis tombe complètement. Normal, c’était prévu par la météo, on fonce droit dans l’anticyclone, reste alors à savoir quand on va toucher le vent de nord-est…
Moteur toute la nuit, pas un souffle.
Dimanche 7 octobre. Le matin, Steph remonte la ligne et s’aperçoit qu’on a pêché… mais alors, faut voir la gueule du truc !!! Comme on a dû le traîner toute la nuit, il n’a pas bonne mine, le bide éclaté et les tripes qui ressortent ! Après recherche, il semblerait que cela soit un petit sabre :
Vers 10h du matin, un petit souffle de nord/nord-est se lève. On envoie le spi et on le garde jusqu’au soir. Vers 19h, le vent monte, on continue donc sous GV et génois et on avance plutôt bien. La mer commence à se creuser, ça promet une nuit bien moins calme que la précédente ! Et effectivement ce sera le cas, avec un vent soutenu (20/25 nœuds) et une mer bien formée.
Côté vie à bord pendant les traversées, j’ai plus de mal que Steph à gérer mon sommeil, à m’adapter au rythme des quarts la nuit, et j’ai du mal à récupérer. Du coup, je me retrouve vite crevée, et quand je suis trop crevée, je deviens nauséeuse… Allez hop ! En milieu de nuit, alors que je suis de quart, je nourris les poissons avec la ratatouille du dîner, et je me sens tout de suite mieux ! Vers 2h, Steph prend son quart et je vais dormir un peu. Le vent continue de monter, on finit la nuit avec 2 ris et une bonne partie du génois enroulé.
Lundi 8 octobre.
Je reprends la barre vers 5h et au lever du jour, j’aperçois les premières îles des Canaries.
Vers 11h, à l’approche des côtes, on croise un groupe de gros dauphins. Et alors que je suis en train de relever la ligne pour la ranger, celle-ci se met à donner de gros à-coups et devient dure. Ça y est ! Je hurle de joie en apercevant le poisson qui remonte par moment à la surface : aucun doute, c’est un joli thon ! C’est la fête !
Steph fait ralentir le bateau et je remonte doucement la ligne, en prenant garde de bien garder de la tension dans le fil pour ne pas perdre le poisson. Ça tire bien, et je me dis : « Pourvu qu’il ne se décroche pas… ».
Tout se passe bien jusqu’à ce qu’il soit à une dizaine de mètres du bateau. Soudain, la tension du fil se relâche d’un coup…C’en est finit : Le thon s’est décroché.
Quelle déception ! Je suis dégoûtée. Je finis rageusement de remonter la ligne, et je m’aperçois que l’hameçon est tout tordu et s’est complètement ouvert, ce qui expliquerait que le poisson se soit décroché… J’enrage contre le gars de la boutique de pêche qui m’a vendu ce matériel de m…. !
Une demi-heure plus tard, nous arrivons au mouillage de la petite île de Graciosa (située au nord de celle de Lanzarote), à la Playa Francesa. Le paysage aux alentours est étonnant : désertique, aride, avec des volcans, et des grandes falaises du côté de Lanzarote.
L’eau est limpide, d’un bleu extraordinaire, et avoisine les 24°C. Sous le bateau il y a 6 mètres d’eau et pourtant, on voit le fond comme dans un aquarium !
Au mouillage, il y a une dizaine de bateaux. Nous retrouvons avec joie Romain et Cath de « BelleGaffe », qui avaient quitté Madère 24h avant nous. Nous retrouvons aussi Vincent, Sandrine et Didier du JPK « Go On », qu’on avait rencontrés il y a quelques semaines à La Corogne puis à Portimao.
Le vent continue de souffler, alors après une bonne sieste réparatrice, on grée deux voiles et c’est parti pour une petite session de planche, dans cet endroit fabuleux.
On remet ça le lendemain, mais sans les combis, parce qu’on a eu trop chaud la veille !
Mercredi 10 octobreEncore une journée extraordinaire !
Le vent est tombé et le soleil tape dur aujourd’hui.
Location de vélos pour les 7 membres des équipages de BelleGaffe, Go On, et Thorsson, et nous partons à la découverte de l’île de Graciosa.
Tout d’abord, passage dans l’unique petit village de l’île, tellement paisible, et dont les petites habitations blanches rappellent les médinas marocaines. Quel bonheur de voir qu’aucune construction moderne n’est venu gâcher ce petit endroit !
Pas de routes goudronnées ici, uniquement des chemins de sable poussiéreux, plus ou moins sableux d’ailleurs. Par moment, c’est ambiance Paris-Dakar !
Ensuite, place à un paysage lunaire, poussiéreux, caillouteux, sableux…
Au nord-ouest de l’île, en contrebas d’une grande plaine de lave recouverte de pierres volcaniques, surgit soudain une belle plage de sable blanc, à l’eau cristalline :
(Playa de Las Conchas)
Le bleu de la mer dépasse encore tout ce qu’on avait pu voir jusqu’à présent. C’est une véritable piscine !
Baignade pour tous, pique-nique sur la plage, et c’est reparti pour l’ascension d’un des volcans. Steph, Romain et Didier tentent un début de montée en vélo, mais pas assez dopés ils finissent à pieds comme tout le monde, car la pente est raide : le petit chemin est tout droit du bas jusqu’au sommet !
Arrivés en haut, la vue est magnifique :
Retour au village, tout le monde a épuisé ses réserves de bouteilles d’eau, et certains membres du groupe rêvent d’une bière bien fraîche…
La journée se termine par une session de pêche sous-marine au fusil pour Steph, Romain, ainsi que Florent et Vincent de l’ovni « Dolce Vita ».
Steph tire un beau poulpe, un poisson perroquet et un sarre. Quant à Romain et Vincent, ils ramènent des grosses vieilles. Précision pour ceux qui ne connaîtraient pas : la vieille est un poisson… il ne faut donc pas être choqué si l’on entend un pêcheur sous-marin dire qu’il a « tiré des belles petites vieilles »…
Nous dégustons tous ensemble cette belle pêche le soir même, à bord du « Dolce Vita ».
Nous n’avions jamais mangé de poisson-perroquet, et c’est tout simplement délicieux ! Le sarre, le poulpe et la vieille étaient très bons eux aussi.
Voilà donc les dernières nouvelles !
Pas de Wi-Fi ici, c’est galère pour trouver Internet, d’autant plus qu’on est au mouillage.
Alors les prochaines nouvelles pas avant une semaine !
A bientôt !