samedi 29 septembre 2007

Porto Santo

Voici quelques photos de l´île de Porto Santo, que nous avons visitée en quad !
Les paysages y sont très variès :

Départ pluvieux...
Côte nord trés aride et «pelée»



l'unique plage


un peu de verdure quand même...




et des plantes !


La côte sud-ouest

Porto Santo vu depuis la pointe sud de l'île





Et pour finir, la digue de Porto Santo :



Et suite à notre passage, un dessin de plus :

mercredi 26 septembre 2007

De Portimao aux Iles Madère

Nous avons quitté Portimao samedi 22 à 9h, direction l’archipel des îles Madère.
La traversée s’est bien passée, avec de bonnes conditions météo (vent entre 10 et 20 nœuds, de nord-ouest, puis nord-est en s’éloignant du Portugal). Steph vous donnera plus de détails sur la traversée un peu plus bas !


(Notre route sur MaxSea)

La première nuit, nous avons été contraints d’affaler la GV pour cause de hâle-bas cassé. Steph nous a fait une réparation de fortune dès le lever du jour, et nous avons pu continuer avec la GV, en gardant un ris.

Quelques milles après le départ du Portugal, on a mis une ligne de pêche à traîner derrière le bateau, et dix minutes après un beau poisson a mordu !!! Sauf que cet imbécile faisait des cabrioles à la surface, au bout de l’hameçon, et il a fini par se décrocher avant qu’on ait pu le ramener jusqu’au bateau !!! Vu la couleur, on pense que c’était un petit thon, mais je sais bien que certains ne voudront pas nous croire, alors je ne vais pas m’étendre là-dessus !!!
Sur le coup, on s’est dit qu’on allait sûrement en attraper d’autres… et bien non, ce fut le seul qu’on ait vu de toute la traversée !

La deuxième nuit, pendant mon quart, il m’est arrivé quelque chose d’assez peu banal. Alors que j’étais tranquillement en train de barrer le nez vers les étoiles, je me suis soudainement pris une chose mouillée et gluante en plein milieu de la figure, SCHPLAF !… J’ai tout d’abord accueilli cet intrus avec un cri de frayeur. Puis la « chose » est retombée au fond du bateau en se tortillant bizarrement… Comme il faisait nuit je n’arrivais pas à distinguer ce que c’était. J’ai d’abord pensé à un poisson volant, mais je voyais bien que le contour de cette bestiole bizarre et la façon dont ça gigotait n’avaient rien d’un poisson … alors je l’ai éclairé avec la torche, et j’ai d’abord vu deux gros yeux brillants, puis des tentacules… beurk !!! Voilà donc ce qui m’avait sauté sur le nez en plein milieu de la nuit : un calamar !!!
Cela a beaucoup fait rire Steph à son réveil. Le plus drôle, c’est que le lendemain on s’est aperçu qu’il y en avait un autre « échoué » sur le pont du bateau (mais celui-là il m’a raté !). Sales bêtes !!

(Le vilain calamar mangeur de Pat)

Lundi 24 vers 17h, nous avons commencé à apercevoir les pics de l’île de Porto Santo, l’une des deux îles habitées de l’archipel, située au nord-est de l’île Madère.
L’arrivée de nuit par la pointe nord-est de l’île fut surprenante : ces grands pics sombres et escarpés surgissant de l’eau, éclairés par la lune, constituaient un spectacle assez inhabituel et avaient quelque chose d’un peu lugubre et effrayant !
Nous avons encore une fois été escortés par les dauphins sur la fin de notre voyage, et c’est à 23h que nous nous sommes amarrés dans la marina de Porto Santo, après 456 milles et 62h de navigation, (soit 7,3 nds de moyenne), bien fatigués mais heureux d’avoir réussi cette première « vraie » traversée !

Le mardi 25 au matin, après un accueil chaleureux du responsable de la marina, c’est le passage obligé aux services de la douane. Connaissez-vous ce petit animal qu’on appelle le paresseux, qui se déplace à la vitesse d’un escargot, en faisant des geste si lents qu’on a envie de s’endormir en le regardant ? Et bien Rodrigo, le douanier à qui on a eu affaire, faisait fortement penser à cet animal…
Les formalités effectuées, nous avons commencé à explorer les alentours, tout d’abord en longeant la longue plage de l’île et son eau bleu turquoise (la seule véritable plage de tout l’archipel), jusqu’au petit village de Vila Baleira.
Nous sentons un réel changement de climat depuis notre arrivée à Porto Santo. Le vent est chaud, le soleil tape fort, et on sent bien que les Tropiques se rapprochent !
Nous profitons de notre promenade au village pour acheter un légume local, qui ressemble à une énorme poire et dont le goût rappelle un peu celui de la pomme de terre, mais en plus sucré. C’est délicieux, et on va en faire une petite réserve pour les prochaines traversées !
(D’ailleurs, Steph veut se lancer dans l’importation de ce produit dès notre retour en France !)Et puis ce soir, nous avons sorti la bouteille de champagne pour fêter dignement notre première traversée.



Nous comptons rester plusieurs jours sur cette petite île paisible, qui respire le calme et la tranquillité.
A noter aussi : la longue digue de la marina est recouverte des noms et des dessins des nombreux bateaux qui sont passés par là au cours de ces dernières années. Il y en a des milliers, et certains sont de véritables œuvres d’art. Je m’apprête à faire de même dans les prochains jours, afin de laisser nous aussi une trace de notre passage avec le Thorsson.

Je laisse maintenant la parole à Steph :


Salut à tous et pour ce premier mot je voudrais tous vous remercier pour ces commentaires sur le blog de la Pat. Cela fait particulièrement plaisir d’avoir de vos nouvelles et vos blagues dans des lieux insolites.
Cette première traversée est une révélation, la mer est un lieu d’expérience et l’apprentissage y est particulièrement rude. Faire le malin à pousser le bateau dans ses retranchements le long d’une côte que l’on connaît bien, avec toutes les infos météo à jour et tous les effets de côte bien clairs, est une chose dans laquelle on est à son aise. Mais là, au milieu de zones inconnues avec une météo sans recul et pour plusieurs jours (ils se trompent dès le premier alors après 2 …) on est souvent très concentré. Il en résulte rapidement une fatigue inhabituelle, qui engendre forcément des décisions différentes de d’habitude :
- dès le départ on nous annonçait mer agitée (1 à 2,5 mètres) et vent de 10nds. On avait en faite 20 à 25 nds et mer forte (2,5 à 4 m). Habituellement on aurait hurlé notre bonheur dans des surfs à 13 ou 14 nds. Et bien là, l’ inquiétude a pris le pas sur le plaisir : qu’est ce qu’on va prendre, quand dans 12 h au milieu de la nuit la météo nous prévoit 20 à 25 nds avec une mer forte !!!
Alors on cherche un signe dans les trains de vagues, qui annoncerait un changement et toutes les 10 minutes on passe d’un moment de quiétude (c’est bon ça se calme) à l’inquiétude (c’est de plus en plus gros), au rythme des trains de houle fort inégaux. Et puis 12h après on constate que le plus dur est derrière et que l’on aurait pu s’en douter en interprétant les cartes avec lucidité. La décision avait été de réduire très tôt et de ne pas renvoyer trop vite de la toile. Le résultat : pas de gros surf et beaucoup de roulis, donc moins de plaisir et plus de fatigue, équation qui s’avèrera difficile à résoudre pendant 60 heures !!!
- la météo nous annonçait une dépression sur Madère (horreur) mais pour 3 jours après notre date d’arrivé prévue (ouf), mais dès le deuxième jours des nuages d’altitude qui correspondent à l’arrivée d’une dep étaient bien visibles dans le ciel. Grande inquiétude, à nouveau à l’affût de signes !!! qui viendront avec la météo de RFI sur la BLU : entre 2 bruits immondes, une petite voix fluette vous résume la météo d’une zone grande comme la France en 6 mots : 4 à 6 nord-est orages. Et là, délivrance : ce ne sont que de gros orages avec des éclairs et non pas une dep. En fait nous n’aurons que du beau temps !!!
On apprend lentement à vivre au rythme du large, la mer y est toujours agitée, le bateau bouge beaucoup et mes premières pensées dans ces moments furent une grande admiration pour tous ces marins qui affrontent en solo des mers bien plus dures. Chapeau bas !!!
Le bateau s’est bien comporté et à condition de réduire, Pépère le pilote auto barre bien. Il lui manque que 2 yeux, ou au moins un pour voir la vague qui toutes les 15 minutes nous envoie par 30 degrés de gîte brutalement !
Sinon les pièces qui tiennent la bôme et le hâle-bas sur le mât ont cassé : une dans le Golfe, et l’autre dans la nuit sur une erreur de Pépère (encore lui).
Biquette , l’éolienne, est très efficace : dans 20 nds on est obligé de tout allumer dans le bateau, et oui on n’a pas trouvé de rallonge assez grande pour revendre le surplus à EDF.
Tous les matins, après avoir dormi pendant que Pat barrait, j’interroge Sarko du bord (MaxSea) qui enregistre la route du bateau et forcément toutes les erreurs de la Pat qui somnole au lieu de veiller au grain !!!
Dans le domaine des records la Pat reste imbattable : elle a fait 17,7 nds avant le cap finistere et encore 14,5 sur cette traversée, avec un bateau largement sous toilé.
A la fin on cherchait encore entre s’économiser et passer une nuit de plus en mer, ou bien mettre le spi et arriver en début de nuit. La confiance revenant et malgré la fatigue, le spi fut déployé et un après-midi de longs surfs s’en suivit, avec en point de repère un concurrent de la mini-transat qui a croisé notre route juste à l’arrivée.
La journée sur l’île rend la traversée beaucoup plus belle, le panorama et le climat sont enivrants.
Grosse bise à tous et à bientôt. Steph.

jeudi 20 septembre 2007

De Peniche à Portimao

J’ai fini par trouver un accès Internet digne de ce nom dans le petit village voisin !
Voici donc les nouvelles depuis une semaine.

Mercredi 12 septembre
On quitte le port de Peniche tôt le matin. On s’est bien fait brasser toute la nuit par le passage des bateaux de pêcheurs, qui semblent prendre un malin plaisir à passer à fond dans le port…
On part avec un tout petit vent de … sud. Ça tombe mal, c’est vers le sud qu’on va nous aussi !
Puis à nouveau plus un souffle de vent… alors à nouveau moteur et pêche aux maquereaux, pour refaire des rillettes, parce que c’est trop bon les rillettes de maquereaux, même avec une recette totalement improvisée avec les moyens du bord !
Puis retour d’un peu de vent (de sud bien entendu), on tire des bords pendant 3h, c’est mieux que le moteur. Puis au niveau de la plage de Guincho, plus de vent, et du courant dans le nez ! Ras le bol, on finit au moteur jusqu’au port de Cascais (petite précision pour Tof qui pose des questions très pertinentes concernant la prononciation du portugais : Cascais se prononce « Cachcaïch », et Peniche se prononce Peniche…)
Il y a pas mal de bateaux au mouillage devant la plage, à côté du port. On se dit : soit il n’y a plus de place au port, soit c’est super cher.
On opte quand même pour l’option port… Verdict après passage à la recepção : c’est super cher !

Jeudi 13 septembre
Après que Steph ait fait un petit footing afin de trouver un robinet pour la nourrice d’essence à 5 km de là, nous quittons notre port de luxe et allons rejoindre les autres bateaux au mouillage devant la plage. On est aussi bien ici !


(Cascais)
Journée de repos aujourd’hui. Balade dans la ville, petit tour à la plage et baignade (l’eau commence enfin à approcher les 18/19 °C).
Puis petit pot dans un bar face à la mer, en haut de la falaise (à propos, le prix du demi en Espagne et au Portugal défie toute concurrence : entre 80c et 1€. Steph ne va donc pas nous ruiner !). On finit par quelques petites courses de produits frais au supermercado du coin (mais pas moyen de trouver de carambars et notre stock est presque épuisé…)
De retour au bateau on se fait un dîner croque-monsieur, très bons, mais quand même moins bons que ceux de Biquet 86, grand maître incontesté du croque-monsieur…

Vendredi 14 septembre
On quitte le mouillage de Cascais vers midi. Enfin de bonnes conditions de vent, 15/20 nœuds de nord-ouest ! On se fait bien plaisir à la barre, et notre Thorsson retrouve enfin sa vitesse moyenne habituelle.



Vers 2h du matin, nous passons le Cap de San Vicente, puis juste derrière la Pointe de Sagres nous sommes escortés par deux dauphins jusque devant la plage, où sont déjà mouillés trois bateaux. Nous jetons l’ancre, et au dodo !


Samedi 15 septembre
Au réveil, quelque chose d’assez inhabituel depuis notre départ : il fait vraiment CHAUD !!! On commence donc la journée par piquer une tête. La température de l’eau doit maintenant atteindre les 20/22°C (ça monte…tout doucement). Nous en profitons pour faire un petit nettoyage à l’éponge de la coque, de la quille et du safran, qui ont pris quelques petites saletés (surtout suite à notre séjour prolongé dans le port de La Rochelle en juillet/août)

La journée se passe, entre sieste et plongeons… En soirée, nous regagnons la plage avec l’annexe et allons faire un tour à pieds jusqu’au petit port de pêche de Sagres.
Bon, ça y est, cette fois-ci ça sent vraiment l’été qui approche !!!

Le mouillage devant la plage de Sagres
Dimanche 16 septembre
La nuit au mouillage a été un peu agitée (au sens propre du terme), à cause de la houle qui s’est mise à rentrer dans la baie.
Le matin, nous prenons l’annexe pour aller à la plage et nous allons faire un petit footing le long de la falaise, jusqu’à la plage Praia Do Tonel de l’autre côté de la pointe.
C’est un endroit magnifique, avec de grandes falaises blanches, ocre ou rouges, sculptées par les vagues et le vent. (Désolée, j’avais pas l’appareil photo !)
De retour à « notre » plage, les vagues ont encore un peu grossi, alors nous nous adonnons à une activité qui nous fait beaucoup marrer : le surf avec l’annexe, dans les vagues de la plage. Je vous assure, c’est très drôle, grosses gamelles garanties…
Quelques écorchures plus tard, Steph va récupérer la planche de surf au bateau, avec laquelle je parviens à prendre quelques vagues.
Retour au mouillage en début d’après-midi, le bateau balance de plus en plus. La houle n’est pourtant pas très grosse, mais elle nous arrive par le travers, et c’est très peu confortable à bord ! Nous décidons donc de lever l’ancre, direction Portimao à 20 milles vers l’est.

(entre Lagos et Portimao)
Steph, qui était déjà venu dans le coin il y a une douzaine d’années, est écoeuré de voir ce qu’est devenue la côte sud du Portugal : de grands buildings immondes ont poussé un peu partout, et ont remplacé les jolis petits villages. C’est dépitant de voir à quel point la côte a été gâchée … (Vive les Corses !)
Dans l’avant-port de Portimao, de nombreux bateaux sont au mouillage. Toujours beaucoup d’Anglais, pas mal de Hollandais, d’Allemands, de Suédois, et quelques Français.
On préfère éviter le port de plaisance, ça semble être le Saint-Tropez portugais ici. Et puis le mouillage est complètement protégé, pas de houle qui peut entrer. C’est nickel pour une grosse pasta-party à la carbonara au bateau, après une douche « à l’ancienne » avec la bouilloire (car oublié de remplir la douche solaire). Steph, lui, préfère faire le gros dur et se doucher à l’eau froide…

Lundi 17 à Jeudi 20 septembre
Nous sommes restés au mouillage, qui est calme, convivial, et bien à l’écart des buildings de Portimao, face à un petit village beaucoup plus typique : Ferragudo.
Nous commençons à surveiller la météo afin d’envisager la traversée pour les îles Madère. Mais rien ne presse.
Nous avons fait pas mal de rencontres ces derniers jours, principalement avec des Français.
D’abord le couple de St Malo sur un OVNI. Puis hier soir nous avons passé la soirée sur le bateau de nos « voisins » de mouillage : un couple de Nantes, parti pour un temps indéterminé avec leurs deux enfants de 3 et 7 ans (une petite pensée pour Francine et Oliv…). Ils ont un bateau en acier de 12m qui fait 17 tonnes ! L’intérieur est une vraie maison !
Et puis nous avons aussi retrouvé le couple rencontré à La Corogne, qui s’apprête à rejoindre les Canaries.
Voilà, les journées se passent tranquillement, entre visites chez les voisins, ballades dans le village de Ferragudo, expédition au supermercado, cuisine, lecture…

(Le petit village de Ferragudo)
Aujourd’hui jeudi, nous avons levé l’ancre pour rejoindre la marina du port, juste pour une journée, afin de refaire le plein d’eau et recharger les batteries (vent faible à modéré en ce moment, donc l’éolienne ne débite pas beaucoup). C’est aussi l’occasion de faire quelques lessives à la laverie du port !

Voilà donc les dernières nouvelles, c’est tout pour aujourd’hui !

(Jour de grande lessive sur le Thorsson !)

mardi 18 septembre 2007

Interruption momentanée des nouvelles !

Non non, ce n'est pas que je suis en greve ! Mais ici, à Portimao, aucun cybercafé. On a quand meme fini par trouver un kioske avec un acces internet. Le probleme c'est que toutes les dernieres nouvelles et photos sont sur ma clé USB (car je tape tout sur l'ordi du bateau), et dans ce kioske il est interdit de brancher une clé USB !
De plus, nous sommes au mouillage trop loin du port pour benificier du Wi-Fi.
Donc il faudra etre patient pour la suite des nouvelles, et il m'est impossible de vous dire quand !

On n'accroche pas du tout avec la ville de Portimao. C'est tout sauf le Portugal.
Ici, des buildings, des restaus, des bars, des boites, des magasins, qui ont gaché toute la jolie côte, et 99% de touristes anglais...

Bon, sinon, tout va bien. On a rencontré un couple de Français de St Malo tres sympas.

Suite au prochain episode ! A bientot !

mardi 11 septembre 2007

Portugal

Depuis six jours, le vent est devenu très faible, voire même nul. Ça change : les navigations sont certes plus reposantes, mais elles sont aussi beaucoup plus longues et se font au moteur !
Malgré les tout petits airs, nous continuons notre route vers le sud.

Vendredi 7 au matin, nous quittons la jolie ria de Camariñas. Nous faisons une bonne partie de la journée au moteur, et nous arrivons le soir dans la baie de Vigo, à côté des Iles Cies. Paysage magnifique.


Les îles Cies, dans la baie de Vigo


Samedi 8 au matin, en quittant la baie de Vigo, l’exploit : je pêche mes deux premiers poissons. Bon, ce ne sont que deux vulgaires petits maquereaux… mais quand même c’est un début ! Effectivement, la pêche ça marche mieux à 3 nœuds au moteur qu’à 17 nœuds sous voiles ! Le midi, nous mangeons donc nos deux petits maquereaux (merci à Steph de les avoir vidés…).
Il n’y a pas un souffle d’air, pas une ride sur l’eau. Nous sommes encore au moteur.
Nous surveillons régulièrement une grosse nappe de brouillard qui traîne au large depuis le matin, et qui pourtant n’est pas prévue par la météo… Le brouillard finit par nous arriver dessus en début d’après-midi. Une vraie purée de pois, on ne voit pas à 50 mètres ! Nous décidons donc de nous arrêter dans le prochain port, Viana do Castelo, qui est encore à 10 milles de là. (Au fait, on est maintenant au Portugal).
Je me poste à l’avant du bateau, aux aguets, pendant que Steph a les yeux rivés sur MaxSea et le Mer-Veille. (Lorsque le Mer-Veille détecte le radar d’un autre bateau, il bipe et un voyant lumineux nous indique dans quel direction le bateau se situe.) Bon, cette petite chose est bien pratique quand il y a un minimum de visibilité, mais quand on n’y voit rien, ça a ses limites !
A l’approche du port, toujours au moteur car pas de vent, je prends la barre et Steph me guide (grâce à MaxSea), en suivant la trace du bateau sur l’écran de l’ordi et en me donnant à chaque instant le cap à suivre. On espérait que le brouillard serait moins dense à la côte, mais non, on n’y voit toujours absolument rien. Et la côte est toujours invisible, alors qu’on en est très proche.
« Si le logiciel est vraiment précis, on devrait maintenant passer entre les deux digues de l’entrée du port !… » A peine Steph a-t-il terminé sa phrase que juste sur notre droite la digue apparaît d’un coup comme sortie de nulle part, puis quelques secondes après, la première bouée verte du chenal d’accès ! OUF ! On y est ! Au mètre près ! On a réussi à trouver l’entrée du port de Viana do Castelo ! Il faut dire que sans MaxSea et le GPS branché sur l’ordi, l’entrée dans le port n’aurait pas été envisageable et on n’avait plus qu’à repartir vers le large en attendant que le brouillard se lève ! Belle invention que ce logiciel !!!
Steph continue à me guider dans le chenal, puis soudain le brouillard devient un peu moins dense, on commence à deviner les bords du chenal et à distinguer quelques bâtiments de la ville. Un bateau des douanes (très gentils les douaniers portugais) nous guide pour accéder à l’entrée de la marina, où nous nous amarrons à un des pontons pour passer la nuit, ou peut-être plus selon les conditions demain…
Le soir, il fait froid, humide, et le brouillard retombe sur la ville comme une chape de plomb… Euh…on est vraiment au Portugal là ? Ou bien en Ecosse ?!...

Dimanche 9 : le matin, le temps est encore bien brumeux, et toujours pas le moindre souffle de vent. Nous décidons d’attendre et de voir l’évolution du temps avant de repartir. Nous allons nous balader dans la ville, qui est bien jolie, et vers 11h, le soleil finit par percer et la visibilité s’améliore. Mais le vent est toujours nul, et le brouillard est encore visible au large. Nous ne savons pas quoi faire : rester là et attendre un peu, ou bien partir de suite. Car il nous tarde d’aller vers le sud sous de meilleures latitudes, là où l’eau dépasse les 14°C !
Finalement, vers 13h, un petit vent d’ouest se lève, il fait beau et le brouillard s’est bien dissipé, alors nous décidons d’y aller. On se dit qu’au pire, on peut s’arrêter au port de Leixões, à 35 milles de là.
Le vent se maintient jusqu’à 18h, puis devient de plus en plus faible. Nous alternons entre moteur et voiles dès qu’il y a un petit souffle. Le bateau a du mal à dépasser les 4 nœuds. Vu la vitesse, Steph propose qu’on mette une ligne à l’eau. J’ai à peine le temps de dérouler une trentaine de mètres de fil que je sens déjà des à-coups …. Encore des maquereaux ! On en rejette un à l’eau, de la taille d’une sardine. Je remets la ligne à l’eau, et là, même scénario : je la laisse à peine 30 secondes, et je remonte cette fois quatre maquereaux, dont deux gros !



Re-poissons pour le dîner, donc… mais le maquereau au four avec des herbes et de la moutarde, ça va bien deux minutes ! Ou alors il va falloir qu’on fasse preuve de créativité pour varier les recettes !
La nuit tombe, le ciel est bien étoilé, et il n’y a plus le moindre souffle de vent, la surface de l’eau est comme un miroir… Le moteur s’impose une fois de plus, mais on laisse la GV hissée au cas où le vent rentrerait dans la nuit. Dans ces conditions, vive le pilote automatique, qui tient le cap, imperturbable ! Je veille jusqu’à 1h du matin, puis Steph prend la relève. Par moment, à la surface de l’eau, on voit d’énormes zones phosphorescentes qui apparaissent : ce sont des bancs de poissons !
Une heure plus tard, Steph éteint le moteur, car notre réserve de gasoil risque d’être limite pour arriver jusqu’à la prochaine escale (Nazaré), et on n’est même pas à la moitié du parcours. Il faut garder du carburant pour entrer au port. Là, gros coup de bol : un petit vent de nord se lève doucement, nous permettant d’avancer entre 3 et 5 nœuds sous voiles.

Lundi 10
Je reprends la barre vers 6h. Vent toujours très faible, et il reste 40 milles à parcourir. On n’est pas arrivé !
Dans la journée, nombreuses visites de nos amis dauphins, qui s’éclatent à nager autour du bateau. On en voit maintenant quasiment chaque jour, toujours avec la même joie !




Le vent finit par s’établir difficilement en fin d’après-midi à 10 nœuds, on envoie le spi, ce qui nous permet d’arriver dans le port de Nazaré à 18h. (Dire qu’avec le vent de la semaine dernière, on aurait fait le même parcours en une douzaine d’heures !)
Les Portugais sont toujours très accueillants et sympathiques. A chaque arrivée au port, on a droit au même défilé : d’abord un gars de la douane et du service de l’émigration, puis cinq minutes plus tard la gendarmerie maritime, puis ensuite la capitainerie.
On a acheté un petit guide de conversation français/portugais pour savoir dire quelques mots. En fait, c’est pas si compliqué le portugais : ça ressemble à l’espagnol, sauf que lorsqu’il y a un s ou un x, il faut dire ch, et quand il y a un u il faut dire ou !!!! Et voilà, falamos português !
Le soir, on se fait un petit restau typique, avec brochettes de calamars et grosses crevettes ! C’est le pays du poisson ici ! Et c’est meilleur que mes maquereaux. ! (D’ailleurs, y’en a encore trois dans le frigo, qu’on va essayer de transformer en rillettes demain !)

Mardi 11
Toujours pas de vent !
Après avoir trouvé un cybercafé dans lequel je n’ai jamais réussi à accéder au blog pour le mettre à jour, nous quittons le port de Nazaré en début d’après-midi, direction Peniche, à une vingtaine de milles.
Je profite du trajet pour me lancer dans la fabrication de pain et de rillettes de maquereaux, pendant que Steph veille (d’un œil…) sur le pont :



Nous passons le cap Carvoeiro (photo) et arrivons dans le port de Peniche en fin d’après-midi.



Trafic intense de bateaux de pêche en tout genre.

Voilà donc les dernières nouvelles, à suivre au prochain cybercafé qu’on trouvera sur notre route ! Merci pour tous vos messages qui à chaque fois nous font bien plaisir

jeudi 6 septembre 2007

La Corogne - Camariñas

Lundi 3 septembre
Le matin, après avoir trouvé des gros rivets et réparé la fixation de la bôme qui était en train de s’arracher, nous avions prévu de quitter La Corogne vers midi. Mais il y avait un risque de vent très fort annoncé, aussi nous avons préféré attendre le lendemain afin de partir tôt le matin.
Le port de La Corogne étant très abrité du vent et des vagues, Steph en profite pour monter en tête de mât (enfin… faut pas oublier que c’est moi qui me suis payé le hissage du bonhomme jusqu’en haut…), afin d’échanger l’ampoule du feu de mouillage contre une LED, qui coûte 10 fois plus cher mais qui consomme 10 fois moins.
Depuis que nous sommes partis, nous avons toujours trouvé une ambiance très conviviale dans les ports, avec un esprit de solidarité et d’entraide permanent entre tout le monde, toutes nationalités confondues. Chacun est toujours prêt à aider l’autre et à rendre service.
Aujourd’hui, nous avons fait la connaissance d’un couple de Genève qui partent eux aussi pour un an et ont à peu près le même programme que nous. On espère les recroiser sur une de nos futures escales.
On apprécie bien La Corogne, on ne s’attendait pas à une ville aussi agréable.


Mardi 4 septembre (c’est la rentrée…)
Toujours le grand beau temps. Nous quittons le port à 8h50 (à ce moment là, une petite pensée pour mes collègues qui doivent être en train d’ouvrir le portail de l’école pour faire entrer les fauves…)
En partant tôt, nous espérons arriver à Camariñas (à 50 milles de là) avant que le vent ne soit trop fort.
Les trois premières heures, ça va, c’est assez tranquille, on avance entre 7 et 9 nœuds Pas de dauphins aujourd’hui, mais on aperçoit deux gros poissons lunes en surface.
Puis on passe le cap San Adrian, avec les îles Sisargas, le vent monte alors à 25 nœuds et la mer commence à bien se creuser. Ça y est, le thermique est en route, plus tôt qu’on ne le pensait, et on espère qu’il ne va pas trop monter ! D’un autre côté, on se dit qu’il faut bien qu’on teste le bateau dans des conditions un peu plus musclées !
On prend un premier ris dans la GV et on enroule une partie du génois, et puis on prendra un deuxième ris une heure plus tard, juste après la pointe de vitesse à 17,7 nœuds… Après ça, j’ai préféré laisser un peu la barre à Steph… !
A la barre, c’est concentration maximale à 200%, et on serre un peu les fesses dans les descentes de vagues ! En fait, c’est pas le vent le plus impressionnant (il y a maintenant 30/35 nœuds), c’est la mer ! Il y a 3 à 4 mètres de creux, pile dans notre dos heureusement. Enfin, c’est Steph qui me dit 3 à 4 mètres, moi j’ai l’impression qu’il y en a le double quand je vois les murs d’eau derrière le bateau !!!!!
Enfin, rien à voir avec la houle qu’on avait eu dans le Golfe de Gascogne. Là, c’est peut-être plus gros, mais au moins c’est tout dans le même sens !
Sur l’eau, on aperçoit quelques bateaux de pêcheurs, et on se dit que vraiment ils n’ont pas le même métier que les pêcheurs de La Rochelle ! Pour eux, aujourd’hui, ce doit être des conditions assez calmes…
Pas le temps de trop regarder le paysage, si ce n’est les montagnes recouvertes d’éoliennes…et on comprend pourquoi !
Quant à la nôtre justement (d’éolienne), ah ça pour tourner elle tourne ! Et du courant, on en a à revendre !
L’après-midi, après avoir passé la dernière pointe (Punta Villueira), nous changeons de cap pour entrer dans la ria de Camariñas. On se retrouve au près, le vent continue de se renforcer, on prend des claques à 40 nœuds, alors on prend un troisième ris. La mer, en revanche, s’aplatit considérablement dans la baie bien abritée.
On tente une approche du petit port, mais il est mal abrité par vent de nord-est, et la manœuvre s’annonce difficile. Du coup, on décide d’aller mouiller l’ancre un peu plus loin dans la ria, à l’abri de la côte, près d’une petite plage de sable blanc bordée de sapins.
Et on ne le regrettera pas ! On est bien abrité du vent et de la mer, et le paysage est somptueux ! On a quelques voisins, un bateau danois, un allemand, un anglais, un hollandais, un français. On peut enfin se poser tranquillement et apprécier le calme de cet endroit paisible !
A 20h03, on réussit à capter la météo de France Inter sur la BLU, qui annonce un vent de 7 à 8 BF et une mer grosse sur notre zone demain. A 20h30, on capte une autre météo espagnole sur la VHF, qui confirme les prévisions de France Inter. On décide donc de rester là le lendemain.




Mercredi 5 septembre
La nuit a été très calme, et on a encore mieux dormi qu’au port ! La journée s’annonce magnifique, et le paysage est encore plus joli que la veille. Il y a de ces couleurs ! Les sapins verts, l’eau bleue transparente, le sable blanc, les rochers gris, au loin les montagnes marron, et les toits rouges du petit village de Camariñas…
La météo semble s’être bien plantée, aujourd’hui le vent ne semble pas vouloir dépasser les 15/20 nœuds…
Cela va être une journée repos ! Pendant que Steph bricole deux trois trucs sur le bateau, je nous concocte un bon pain aux céréales pour le déjeuner. Puis je me fais une petite baignade, avec la combi car l’eau est vraiment glaciale (environ 15°C).
Ensuite nous préparons l’annexe pour aller nous balader. Nous accostons à l’une des petites plages et à peine descendu de l’annexe, dans 20 cm d’eau, je trouve une grosse palourde. Tiens… y en aurait-il d’autres ?... Et là, on n’en revient pas : il suffit de se baisser, de plonger les mains dans le sable au bord de l’eau, et ce sont des pleines poignées de palourdes et de coques !!! On n’a jamais vu ça, même pas besoin de chercher, il suffit de se baisser ! C’est incroyable, je n’en ai jamais vu autant au m² ! Du coup, en à peine 10 minutes, on a largement de quoi faire pour le dîner ! La pêche aux coquillages, ça marche mieux que la pêche aux poissons !
Revenu au bateau, Steph grée une voile et tente un coup de planche. Le vent est extrêmement irrégulier, mais il se fait plaisir quand même. (Moi, j’aime pas le vent irrégulier ! Ce sera pour un autre jour).

Voilà, ce fut une super journée, sans doute la plus belle depuis notre départ (c’est la première journée sans aucun nuage, avec du soleil chaud !)
Jusqu’à maintenant, les connexions Internet était faciles à trouver sur nos escales, car nous nous arrêtions dans les ports. Mais par la suite, nous allons être de plus en plus souvent au mouillage à l’ancre, il sera plus difficile de se connecter donc le blog ne sera pas mis à jour aussi souvent. Il faudra être patient !




dimanche 2 septembre 2007

Gijón-Ribadeo et Ribadeo-La Corogne

Les dernières nouvelles :

Jeudi 30 août au soir

Après avoir bien sympathisé avec les deux anglais Doug et Andy, nous les invitons sur le bateau et leur faisons goûter notre pineau des Charentes. On finit la soirée sur leur bateau à discuter avec eux autour d’un verre. On devient fortiche en anglais !!!!

(PS : vu que Steph leur a donné l’adresse du blog, j’espère qu’ils ne m’en voudront pas de les avoir surnommés les muppets show…)


Vendredi 31 août

Réveil à 8h00, il fait un froid de canard (13°C dans le bateau). Avec les montagnes partout aux alentours, ça sentirait même plutôt le ski que la voile !

On quitte Gijon à 9h avec un petit vent léger de sud. En fin de matinée le vent tombe et nous faisons un peu de route au moteur. Andy et Doug, partis eux aussi au moteur, nous rattrapent puis nous dépassent en nous faisant de grands bonjours.

Vers 14h, le vent thermique de nord-est s’établit et forcit à 15/20 nœuds, conditions idéales qui nous permettent d’envoyer le spi et de faire une moyenne à plus de 9 nœuds pendant 3h. La côte défile vite, nous repassons à nouveau les deux anglais qui, vent arrière sans spi, se font bien brasser (hi ! hi !).


Quant au poulpe en caoutchouc au bout de notre ligne, il rebondit sur l’eau… on va finir par attraper des poissons volants, c’est sûr (ou peut-être des papillons ?). Je vous interdis de vous moquer. Vous verrez, un jour, je pêcherai quelque-chose… et ce sera un jour de fête.

Nous arrivons dans le petit port de Ribadeo vers 19h, le paysage ressemble à celui du Massif Central avec des forêts de sapins, des petits villages à flanc de montagne, et ça sent les vaches !!!

Au port nous retrouvons quelques bateaux rencontrés à Gijon.

Une bonne douche, une petite bouffe, et au dodo !


Samedi 1er septembre

Départ de Ribadeo à 9h30. Le vent est déjà nord-est, 12/15 nœuds. Ciel nuageux. Nous partons en même temps que le bateau de trois anglais, que nous doublons à la sortie du port.

(Petite parenthèse au passage : autant les anglais peuvent être habituellement C… sur terre, autant en mer ce sont des gens charmants et sympathiques ! Le contraste est saisissant !)

Quelques heures après le départ, un groupe de dauphins nous rejoint. Certains sautent entièrement hors de l’eau. Ils sont nombreux, il y a des gros pépères, mais aussi des bébés. Comme à chaque fois, c’est un moment magique, d’autant plus qu’ils nous accompagnent pendant un bon moment.

Ils ne sont malheureusement pas faciles à prendre en photo :

Nous longeons la côte, qui devient de plus en plus sauvage : des montagnes et des falaises, et à chaque pointe passée, une autre pointe apparaît, puis une autre, puis encore une autre… Le bateau des trois anglais devient de plus en plus petit derrière nous !


Le vent se maintient à 15 nœuds pendant la matinée, puis se met à forcir dans l’après-midi à 20/25 nœuds. Au passage de la « punta de la estaca de bares », changement de temps : les nuages restent bloqués derrière la pointe, et pour nous qui continuons vers l’ouest le grand soleil revient et le vent se met à forcir à 25/30 nœuds. Ça déboule plein pot au grand largue !!! Notre
vitesse ne descend plus sous la barre des 8 nœuds, avec des pointes régulières à 10/11 nœuds, et on s’offre chacun un surf à 14,9 nœuds. Grandiose !

N’ayant pas envoyé le spi, nous faisons plusieurs bords au grand largue, le bateau sans spi étant trop instable plein vent arrière. Nous ne suivons donc pas une route directe.

En fin d’après-midi on aperçoit la dernière pointe à passer avant d’arriver à La Corogne. Près de la côte, le vent est moins frais et on sent la bonne odeur des forêts de sapins.

Nous arrivons au port de La Corogne à 19h30, et prenons un petit apero (sans alcool…) bien mérité, avec jambon et fromage espagnols, suivi d’un bon couscous de chez Garbit.

A 21h45 les trois anglais (partis en même temps que nous) arrivent dans le port et s’amarrent juste à côté de nous, contents eux aussi d’être arrivés !

22h30 gros dodo, et le sommeil n’est pas long à venir !

A bientôt !