samedi 1 décembre 2007

Santo Antao

Du mardi 27 au vendredi 30 novembre, nous avons laissé le bateau dans le port de Mindelo, pour aller visiter une partie de l’île de Santo Antao.
Située au nord-ouest de l’archipel, Santo Antao est la seconde île du Cap Vert à la fois par la taille et par l’altitude de son point culminant (1 979 m). Grâce à des précipitations plus abondantes qu’ailleurs, Santo Antao a la plus importante production agricole.
Le contraste est saisissant entre la côte sud de l’île, aride et peu élevée, et la côte nord avec ses profondes vallées luxuriantes et agricoles.
Autant Sal et Sao Vicente n’ont vraiment rien d’extraordinaire, autant Santo Antao, île de l’eau, des terrasses cultivées et du « grogue » (le rhum local), est vraiment spectaculaire !

Mardi 27 novembre

7h, les équipages de BelleGaff et Thorsson sont prêts (Romain, Cath, Vic leur équipière pour la transat, et nous) pour aller prendre le « ferry », direction Santo Antao. On a eu envie de voyager avec les locaux, aussi avons-nous choisi le vieux bateau capverdien tout rouillé plutôt que le joli ferry tout neuf pour européens…


La traversée, qui a duré une bonne heure dans 25/30 nœuds et une mer bien formée, fut animée. On retiendra que le Capverdien n’a pas le pied marin, et qu’il oublie parfois de se mettre sous le vent pour vomir, d’où quelques embruns…
Arrivés à Porto Novo, il nous faut chercher un aluguer (taxi collectif local), avec qui il faut toujours négocier le prix ! Et c’est parti direction le nord-est de l’île, par la route de la corde. Entièrement pavée, cette route de 40 km relie Porto Novo (au sud) à Ribeira Grande (au nord). C’est la « route aux 100 virages », sa construction a duré 13 ans !
A une vingtaine de kilomètres, nous descendons de l’aluguer pour commencer notre randonnée au niveau de Cova de Paúl, cratère circulaire parfait dont le fond est recouvert de champs cultivés.

Puis nous attaquons la descente dans la vallée de Paúl, par un petit sentier muletier qui descend une paroi verticale. Vertigineux !


Nous arrivons quelques heures plus tard dans le petit village de Chã de Manuel dos Santos, où nous trouvons une pension pour la nuit, chez Sandro.
L’après-midi se termine par une visite de cet endroit extraordinaire, avec ses petites maisons en pierre, ses murets et ses cultures en terrasses. Les chemins grimpent dur, et on est tous bluffés de voir les vieilles femmes capverdiennes grimper à un rythme soutenu, portant de lourdes charges sur la tête ! Quant aux enfants, ils marchent parfois plus d’une heure pour rejoindre l’école du village le plus proche.



Le soir, nous prenons notre repas chez Honorine, qui nous sert de la bonne soupe et du porc accompagné de pommes de terre, fruits à pain et manioc.


La soirée se termine chez Sandro avec dégustation de punches de toutes sortes (mais on n’a pas goûté à celui avec le cobra dans la bouteille), et guitare capverdienne.

Mercredi 28 novembre
Programme de la journée : descente dans la vallée jusqu’à Paúl. Entre cinq et six heures de marche. Dans la vallée de Paúl, l’eau venue de sources d’altitude coule en abondance et est dirigée dans des levadas qui courent le long des pentes, vers des parcelles cultivées. On produit ici le meilleur grogue du Cap Vert, mais qui fait malheureusement beaucoup de ravages en matière d’alcoolisme chez la population locale. De nombreux murets de pierres délimitent les parcelles en terrasse, où sont cultivées maïs, manioc, canne à sucre, goyaves, bananes, et autres légumes. Maïs et haricot constituent la base alimentaire du plat national, la cachupa.




On trouve aussi de nombreuses chèvres, des vaches, des poules un peu partout et des porcs dans de petits enclos en pierres. Steph et Romain ont fait beaucoup de progrès pour dialoguer avec tous ces animaux, en particulier leurs amis cochons, dont ils se sont parfois sentis tellement proches…


Le soir, remontée en aluguer jusqu’à notre pension.

Jeudi 29 novembre
Nous rejoignons en aluguer le petit village de Cruzinha, toujours sur la côte nord. La route empruntée fut là encore extraordinaire, on se demande même comment on peut avoir l’idée de faire passer une route dans un tel relief !



Puis randonnée jusqu’à Ponta do Sol, un peu plus à l’est, par un chemin pavé à flanc de falaise et surplombant la mer. Six heures de marche, des paysages moins luxuriants que la veille mais tout aussi spectaculaires.





Nous trouvons une pension à Ponta do Sol pour passer la nuit.

Vendredi 30 novembre
Dernier jour à Santo Antao. Nous attrapons un aluguer pour retourner prendre le bateau à Porto Novo.
Le retour par la fameuse route de la corde restera sans doute un souvenir inoubliable, même si notre chauffeur avait tendance à attaquer un peu trop dans les virages ! La route surplombe par endroit des précipices vertigineux, et offre une vue spectaculaire sur les profondes vallées du nord-est. Impressionnant !
Et c’est l’heure du retour vers Sao Vicente avec le ferry, le tout neuf cette fois-ci !

Au port de Mindelo nous retrouvons nos bateaux (qui n’ont pas bougé !) et la soirée se termine sur Thorsson autour d’une pasta party

Le programme pour la suite : point d’interrogation pour l’instant. Nous voulions aller au mouillage à l’île de Sao Nicolau, puis aller ensuite sur l’île de Boa Vista. Mais la météo prévoit du vent fort dans quelques jours. Nous allons donc peut-être revoir notre programme…

PS : prochainement, plus de photos et des films de Santo Antao sur www.levoyagedebellegaff.fr !

12 commentaires:

Les Rêves de Malo a dit…

Un petit premier commentaire, pour fêter notre retrour et la place de numéro un pour décembre.
Bisous, à très vite pour la suite.
S&S

Anonyme a dit…

salut les touristes... un petit deuxième de com, (je laisse un peu la place aux autres!!). Trop joli le cap vert. superbes photos! faites gaffe quand vous vous faites conduire par un local, ya souvent plus d'alcool que de sang dans les veines!
Alors, vous avez vu les mamies crapahuter?? c'est autre chose que vos petites côtes, à manger du bounty!!! ici, c'est tout pourri, j'ose même pas vous en parler. on doit avoir les mêmes températures que vous, mais avec la décimale en plus!!! les banlieues s'enflamment et la rue grogne!! restez où vous êtes..........
gros biz+++++++++++++++++

Anonyme a dit…

Merci encore de nous faire rever.On oublie un peu le petit Nicolas qui ne sort plus de l' écran!!Alors vite vite le votre et le moral remonte au Zénith!!Plein de bisous

Anonyme a dit…

les vieux bateaux, c com sur Aix, on préfère prendre l'île d'aix que le pierre loti!!
Des bisous des aixois de passage en 86...!!!
à bientôt!

Anonyme a dit…

Salut les loulous,
Aprés un mois de novembre chargé (tous au taquet!) je vais enfin pouvoir reprendre mes agréables lectures (vos récits bien sûrs!).
Alors moi, je suis déçu que Pat tu n'es pas goûté ce brevage certainement délicieux... Il me semble que tu as déjà bu bien pire (beaucoup d'exemples mais surtout une spécialité hongroise que Aron nous a fait découvrir!).
Allez je vous laisse gros bisous et merci de toutes vos photos elles sont magnifiques.
Tchao
La Famille Nombreuse

Anonyme a dit…

Superbe voyage, ça donne vraiment des regrets de ne pas avoir poussé plus au sud quand on en avait l'occasion !
Soyez tout de même prudents si vous montez à bord d'un autre bateau : suivez l'exemple de la biquette.

La bise à tous les deux et à vos copains.

Anonyme a dit…

Alors la, vous nous envoyer encore de plus belles photos, on se regale
a chaque connection.
c'est vrai Saint-Gourson aurait du passer par le Cap Vert la premiere fois mais il fait un 2eme voyage pour le meme prix.
Bisous et bonjour a Bellegaff
qui nous font vivrent de bons moments avec leurs videos
finnissez vos verres

syl a dit…

Moi je prendrais bien un petit rhum local !!!!!
En attendant, je trouve que les photos deviennent de plus en plus jolies et diversifiées.....
Chez nous c'est le calme plat, y a rien de plus à rajouter si ce n'est pas grand chose, histoire de parler pour ne rien dire.....
Mais voilà que une phrase me traverse l'esprit : gagner moins pour payer plus!!!!! si il l'avait dit plus tôt, peut-êtreque vous ne seriez pas parti loin de la france, en exile politique ou asile de fou ou lycée de versaille.............;;
on vous aime toujours autant.............

Anonyme a dit…

Magnifique voyage, magnifiques photos.. Bonne continuation..

hector a dit…

double mince alors mon premier commentaire a disparu.Je croyais que la nourriture terrestre du Cap vert, c'était une espèce marine,la langouste, la langouste et de la langouste....si seulement vous aviez un bateau qui va sur l'eau avec des jambes vous pourriez plus facilement la pecher la langouste.A marseille au moins il y a de la sardine et aussi des capverdiens,on va leur en parler de tout ça.

Anonyme a dit…

Bonjour,
Retour frisquet au bercail, mais souvenirs ensoleillés et bien vert de San Antao. Nous vous souhaitons une belle traversée ainsi qu'une pêche fructueuse. Tout se passe bien sur Bellegaff, ils ont arrêté de pêcher, les cales sont pleines!!!! Ici à terre Noël se prépare, pour une "traversée" emmitouflée de l'hiver!!! Bonnes fêtes, grosses bises. Daniela et Philippe.

Anonyme a dit…

Bravo, vous avez choisi le ferry "tout rouillé" des capverdiens en évitant "le gros ferry" des européens, on frôle l'acte politique, c'est beau, c'est noble.

Sauf que, sur le gros, on doit pouvoir compter en moyenne une quinzaine de touristes (sur 200 passagers), autant que sur le "tout rouillé", où c'est tellement plus pittoresque de penser qu'on partage à peu de frais le sort des capverdiens. Curieux, cette forme de mépris consistant à dire que si c'est rouillé, c'est forcément pour les capverdiens, et si c'est propre, c'est pour les européens (en l'occurence, les deux bateaux assurent trois traversées par jour, avec 90% de capverdiens à bord).

D'autant plus quand on oublie de dire que la marina de Mindelo dont vous avez profité est un produit d'ultra luxe... à destination des européens. Où on paie en trois-quatre jours l'équivalent d'un salaire de vendeur.